Choc des savoirs, bravo monsieur le ministre !

Mardi 5 décembre, Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, a annoncé son plan "pour un choc des savoirs: élever le niveau de notre école", avec des mesures attendues depuis longtemps par l’ensemble du corps enseignant. L’objectif est simple mais ambitieux : élever le niveau de l’école.

Cette grande réforme part du constat que malgré les efforts d’investissement massif réalisés au primaire depuis 2017, le collège ne fait plus assez progresser les élèves. Les résultats de PISA 2022 confirment la baisse du niveau des élèves français au collège. L’ensemble des évaluations nationales et internationales démontrent la nécessité d’une réforme. Revenons ensemble sur ces annonces.

Objectif n°1 : Mieux soutenir les professeurs pour mener la bataille des savoirs 

Pour la mener à bien, le ministre a lancé, à son arrivée au ministère, une grande consultation auprès des enseignants. C’est à partir des résultats de celle-ci et après avoir échangé avec les syndicats et les parents d’élèves, que le ministre a annoncé son plan.

Le ministre souhaite commencer par une saisie du Conseil supérieur des programmes pour engager une révision des programmes. L'objectif est que ces derniers mentionnent ce qui doit être traité par les professeurs, mais aussi les attendus devant être maîtrisés par les élèves chaque année et leurs repères de progression en cours d’année.

De plus, les programmes de mathématiques aborderont plus tôt les fractions et les nombres décimaux en favorisant une approche concrète et imagée avec notamment la méthode dite de Singapour. Le Conseil supérieur des programmes veillera dans le programme de mathématiques de l’école élémentaire à anticiper les apprentissages des fractions et des nombres à virgule dès le CE2, voire en assurer une première découverte concrète et imagée dès le CE1. La notion de probabilité sera introduite dès le CE2. La manipulation et l’approche concrète et imagée des notions mathématiques avant d’aborder l’abstraction, ainsi que la résolution de problèmes, seront renforcées.

Le ministre a également décidé de renforcer les programmes de langues pour qu’ils soient plus précis, avec un enrichissement linguistique, historique et culturel.

Enfin, contrairement à d’autres pays comme le Portugal ou le Japon, la France ne dispose d’aucun mécanisme permettant de certifier la qualité des manuels. Une procédure de labellisation sera mise en place pour certifier les manuels scolaires tout en respectant la liberté éditoriale des éditeurs et la liberté pédagogique des professeurs. L’État investira dès la rentrée 2024 pour financer aux côtés des communes l’achat d’un manuel de lecture et de mathématiques pour chaque élève de CP et de CE1.

Objectif n°2 : Adapter l’organisation des enseignements aux besoins de chaque élève

Pour permettre à tous les élèves de progresser dans des classes et des collèges hétérogènes, une organisation en groupes de niveaux sera mise en place à compter de la rentrée 2024 en mathématiques et en français. Les groupes les plus en difficulté seront dédoublés, avec des effectifs réduits.

Nous continuons également d’agir pour les lycées professionnels en renforçant le volume horaire des enseignements généraux au lycée professionnel et en dispensant une partie des enseignements de mathématiques et de français en seconde et en première professionnelles en groupes à effectifs réduits.

Enfin, dans l’esprit du parcours aménagé de formation initiale (Pafi), qui constitue une mesure efficace de prévention du décrochage scolaire, une réponse personnalisée aux difficultés de l’élève sera expérimentée. Les conseils de classe pourront proposer aux élèves en grande difficulté un renforcement dans les enseignements fondamentaux jusqu’à 2 à 3 heures par semaine. La durée du parcours sera individualisée selon les besoins des élèves. Le parcours pourra débuter à tout moment de l’année et sera formalisé par un contrat d’objectifs individualisé proposé par l’établissement en lien avec l’élève et sa famille.

Objectif n°3 : Rehausser le niveau d’exigence et d’ambition pour tous les élèves

Aujourd’hui, l’obtention du diplôme national du brevet demeure sans incidence sur la suite du parcours de l’élève puisqu’un élève qui n’obtient pas son brevet peut néanmoins passer en 2nde. Il faut donc redonner au brevet la valeur d’un véritable examen national qui atteste effectivement d’un niveau et d’une culture générale commune.

Pour le lycée, une nouvelle épreuve anticipée de culture mathématique et scientifique sera instaurée en fin de 1re générale et technologique. Elle permettra de tester la capacité des élèves à comprendre les principaux objets mathématiques indispensables à tous.

À l'école élémentaire, il nous faut sortir d'une doctrine de passage quasi systématique en classe supérieure. Par le passé, notre système éducatif a eu recours massivement au redoublement. Mais en 2014, le choix a été fait de rendre le redoublement exceptionnel et de le conditionner à l’accord écrit des parents, sans pour autant développer de véritables alternatives de remédiation. Le choix réalisé en 2014 s’appuyait sur l’idée que le redoublement ne serait pas efficace. Toutefois, la recherche scientifique montre que le redoublement peut être efficace s’il intervient dès les petites classes.

L’équipe pédagogique identifiera les élèves ayant besoin d’un rattrapage sur la base des tests de positionnement réalisés en début d’année et à mi-année et en se référant aux évaluations de classe. Dès le mois de février, les professeurs pourront proposer à ces élèves un parcours renforcé en temps scolaire et des stages de réussite durant les vacances scolaires.

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